Albi, la grande fête des marcheurs nordiques

Après avoir toujours séjourné dans le Vercors, être passé par Megève l'an dernier, l'EuronordicWalk a posé ses stands à Albi pour l'édition 2025, très loin de chez moi.

J'ai hésité à faire le déplacement. Heureusement j'ai fini par me décider à prendre la route, pour finalement vivre un week-end mémorable.

La chaleur des rencontres

Ma motivation principale étant de retrouver des ami.e.s nordiques -le gratin de la marche nordique était là- et d'en rencontrer d'autres côtoyés sur les réseaux, je n'ai pas été déçu. Trop de monde pour les citer tous mais quelle joie toutes ces rencontres, quels superbes moments, tous ces partages ! J'ai été particulièrement surpris et touché par les marcheuses et marcheurs, ami.e.s des réseaux et inconnu.e.s dans la "vraie vie", qui sont venus spontanément à ma rencontre. Tous leurs remerciements pour les articles et "outils" publiés sur mon blog me sont allés droit au cœur.

Je ne pensais pas que NordicPat avait une telle notoriété 😊. Il faut dire que j'ai arboré fièrement les T-shirt à son nom lors de mes déambulations sur "le village" : l'un, cadeau d'anniversaire, et l'autre, sympathique cadeau des membres de mon petit "groupe technique" du CORE Athlétisme : la Patpatrouille.

Alors promis, je vais poursuivre mes partages. 

Un séjour intense

J'avais programmé un planning des plus serré pour profiter au maximum de toute l'offre de conférences, ateliers, marches et animations, particulièrement riche cette année. Un grand merci à Isabelle Verdier du site Pratique-Marche-Nordique pour avoir contribué à réunir ce plateau exceptionnel d'experts . Rien ne se passe jamais exactement comme prévu. Avant même le début des festivités le vendredi après-midi, mon ami David Deguelle m'appelle pour me proposer de passer un moment ensemble afin de réaliser un podcast sur ma participation au 100 km de Fougères pour ses "Vagabondages nordiques". Que ça a été dur de trouver ce moment ! On n'a pu le faire in extrémis que pendant la soirée festive du samedi en allant se poser un moment au calme.

Tout juste arrivé sur le village dès l'ouverture, je tombe sur le stand AIRNORDIC - OTOP / OXGENE TRAINING. Retrouvailles avec Chantal Torresan (j'ai bénéficié de ses apports bénéfiques et bienveillants sur la respiration et le Nordic Yoga) et de Yannick Sire que je rencontre enfin.

Et qui sont là ? Corine et Roland Zede, grand OTOPiste devant l'éternel, jeune retraité et toujours aussi passionné. Pas le temps de poser, il m'embarque tout de suite pour une séance photo sur ma gestuelle OTOP. Ouf, apparemment je n'ai pas démérité : la photo a été rapidement dans la boîte. Heureusement ! Connaissant l'exigence de Roland j'aurais pu y passer l'après-midi ! Dieu sait qu'il a eu du travail pendant les deux stages d'une semaine passés avec lui, Chantal et Corine pour me faire perdre les défauts que j'avais bien ancrés.

Fine équipe avec l'incontournable "San Antonio", présent sur tous les stages et rassemblements, et Nathalie, la compagne et complice de Yannick pour ses stages.

Belle rencontre bien sympathique, enfin à cette occasion, avec la dynamique et talentueuse Nathalie Gilbert. Elle aussi a dû s'exécuter pour l'atelier photo de Roland. Nathalie n'est pas passée par l'école OTOP, mais sa technique est la même, son enthousiasme tout aussi communicatif. Vivement un prochain stage "performer" avec elle.

Elle a mis le feu pour la séance d'échauffement du samedi avec son amie Peggy.

Des choix cornéliens

Il fallait choisir entre les conférences, ateliers et les différentes marches qui se chevauchaient. Choisir c'est renoncer dit-on, alors j'ai renoncé à la marche chronométrée du samedi matin pour ne pas manquer les ateliers auxquels je souhaitais absolument participer :

"La danse des bâtons" : postures de Nordic Yoga avec Thomas Faillat, et aussi une superbe conférence en fin après-midi sur la respiration. Un "personnage" extraordinaire, haut en couleur, enfin rencontré à Albi. Rendez-vous est pris pour une retraite de Nordic-Yoga.

"L'amplitude" avec Yannick Sire : mise en œuvre d'éducatifs OTOP permettant d'optimiser le balancier des bras, à l'avant et à l'arrière. Hé oui, c'est la qualité du mouvement du haut du corps, bras et épaules, qui conditionne l'amplitude des pas. J'ai été bluffé par la capacité d'adaptation remarquable de Yannick qui a su gérer la séance malgré un gros succès d'affluence pour cet atelier.

J'ai beaucoup apprécié aussi les conférences de Dominique Verrière sur l'analyse numérique de la marche nordique et de Yannick sur le Nordic Power. Seul regret, je n'ai pas pu participer à d'autres ateliers et conférences qui m'auraient bien intéressés, notamment avec Chantal Torresan, Marin Ortega et avec mon pote Jean-Marie Saint-Omer. Pas de souci, tous ont animés des masterclass pour le site pratique marche nordique d'Isabelle, accessibles en replay. 

Des marches moyennement nordiques

Comment participer à l'EuronordicWalk sans marcher ? Impossible ! J'ai optimisé le déplacement en m'inscrivant à la nocturne le vendredi soir, la marche de 11 km du samedi après-midi faute de pouvoir participer à la chronométrée le matin et au 25 km le dimanche.

La nocturne vendredi soir

Découverte de la magnifique ville d'Albi à l'occasion de la nocturne, dans une ambiance magique. Lumières pour les décors majestueux, tonnerre et éclairs zébrant le ciel avec l'orage du soir et belle pluie pour rafraichir l'atmosphère pour terminer, que du plaisir ! Marcher nordique en ville ou sur route est un non-sens pour moi. Mais là, s'agissant d'une sympathique balade touristique en compagnie de mes amies et colocataires du week-end, Isabelle et Sabine, et de mon compère Jean-Marie, peu importe la technique et la propulsion. J'aurais d'ailleurs dû laisser mes bâtons au repos.

11 km samedi

Départ en début d'après-midi par une chaleur caniculaire. En pleine discussion avec mon pote Carmelo (le San Antonio des réseaux) nous tardons à aller nous positionner derrière l'arche. Finalement nous nous retrouvons tout à l'arrière du long peloton de plus de 800 participants. Aucune importance ce n'est pas une compétition et rien ne presse, je n'ai pas de rendez-vous à l'arrivée.

Encore de la route, beaucoup de route, trop de route, décidemment je n'aime vraiment pas ça. Grâce aux pads que m'a prêtés Sabine, les bâtons accrochent quand même suffisamment sur le bitume pour permettre une vraie poussée mais ripent complétement sur les passages gravillonnés.  Non, vraiment, je ne retrouve pas le plaisir des sensations en nature. Expérience intéressante quand même : sans chercher à marcher vite je dépasse en permanence du monde, autant que le permet la densité du peloton sur les premiers kilomètres.

Je me dis là qu'il y a vraiment du travail pour les animateurs de clubs et coaches de tous horizons pour inculquer les rudiments techniques de la marche nordique. Bon ok, pas facile de bien marcher dans ces conditions et la bonne humeur a pris le pas sur la qualité du geste.

25 km le dimanche 

Rendez-vous est donné à 7h30 pour le départ du 25 km sur un site original : l'aérodrome/piste automobile d'Albi Le Séquestre. Temps frais et gris, ça fait du bien après la chaleur de la veille. J'arbore mon magnifique T-shirt de finisher des 100 km de Fougères, c'est sa première sortie. Un marcheur vient me demander si j'y étais, lui oui, pour sa 5ème participation ! Nous ne sommes pas partis dans le même sas et ne nous y sommes donc pas croisés.

Encore du bitume pour démarrer, forcément sur une piste automobile, mais il y a du gazon sur le coté pour pouvoir marcher correctement. cette fois je n'ai pas de pads au bout de mes bâtons. Je ne viens pas pour une perf mais démarre à une allure relativement soutenue à 7,2 km/h, sans chercher à accrocher les premiers qui partent bien plus vite. Dès la sortie de la piste on se retrouve sur route, où j'applique ma technique habituelle quand c'est possible : vraie poussée sur le bas-côté herbeux et bâton en l'air côté bitume. Ça mérite un carton sur une compétition officielle mais c'est un excellent éducatif qui permet de ressentir l'efficacité de la poussée (la "Pino").

Alternance ensuite de jolis passages sur sentiers et dans les vignes et de portions de route, décidemment ce n'est pas le genre de parcours que j'apprécie.

Finalement, pourquoi chercher à maintenir une moyenne dans ces conditions ? Je lâche l'affaire. Je pense aux propos de Thomas Faillat lors de sa conférence : Je respire, je marche, relâché, cool, je profite, "ici et maintenant".  Je suis bien, je me dis que je pourrais accélérer, mais à quoi bon ?

Pause au ravito où je prends mon temps, j'enlève une chaussure pour en retirer les gravillons qui me gênent depuis un moment. Mon acolyte du 100 km de Fougères y arrive et repart avant moi. Je le retrouve un peu plus loin alors qu'il s'est arrêté pour enfiler un blouson en raison de la petite pluie qui commence à tomber. Nous poursuivons ensemble et voilà que j'adopte une technique que j'utilise rarement : "la marche papotage".  Nous partageons sur nos expériences, le courant passe, de vraies pipelettes ! Sans voir le temps passer, nous marchons tranquillement ensemble jusqu'à l'arrivée, à une vitesse de croisière entre 6,1 et 6,3 km/h m'indiquera mon appli, à peine plus vite que notre "perf" commune sur le 100 km. De nombreux marcheurs et marcheuses des différentes épreuves qui se sont succédées dans la matinée nous dépassent, en "mode compèt" pour certains. Ça ne nous émeut pas. Nous échangeons nos coordonnées à l'arrivée, voilà un nouveau pote, Philippe, sûr nous allons nous revoir. Il se pourrait même qu'il organise une sortie avec son club de chtis en Normandie !

Sur la dernière partie du parcours nous croisons du monde parti plus tard pour les autres distances proposées (11, 17 et 20 km), dont Léonilda Soyez, avec sa remarquable gestuelle tout en souplesse et en fluidité. Promis on se voit à l'arrivée, ce sera un chouette moment ces retrouvailles après Megève. Superbe arrivée d'ailleurs en mode synchro avec Ies ami.e.s Jean-Marie, Charlène, Isabelle, et Sabine pour la prise de vue.

De bons moments off

Non contents de profiter de tous des bons moments qui nous ont été proposés, nous nous en sommes offert plein d'autres. De grands moments de rigolade avec mes coloc du week-end, Isabelle et Sabine, et une petite prolongation touristique le lundi. Des restaus avec les potes... elle est belle la vie de marcheur nordique à Albi ! Le problème, c'est que j'ai absorbé plus de calories que j'en ai dépensées.

Albi, jours de fête !

Outre la marche, je retiens de ce week-end l'ambiance chaleureuse faite de rencontres et échanges entre "pros" et passionné.e.s, l'ambiance festive de ouf, et tous les bons moments avec mes ami.e.s. Alors oui, plus que la fête de la marche nordique, cet EuronordicWalkin'Albi a été pour moi la grande fête des marcheurs nordiques.

EuronordicWalkin'Albi, des rencontres fondatrices ?

Ces rencontres, ce serait peut-être bien aussi l'événement fondateur d'une dynamique qui s'est créée entre coaches, animateurs et animatrices de divers horizons, tous aussi passionné.e.s, tous unis par les mêmes valeurs de partage, dans la bonne humeur, la solidarité et l'envie de contribuer au développement de la "belle marche nordique".   

  UN IMMENSE MERCI

A tous mes ami.e.s nordiques pour tous ces moments extraordinaires passés ensemble et pour leurs photos.

A l'organisation et à la municipalité d'Albi pour nous avoir donné de vivre ça.

Aux bénévoles sans qui rien ne serait possible selon la formule consacrée.

Et aux généreux donateurs pour l'opération solidaire des bâtons pour le Bénin