top of page

En toute circonstance, trouver du positif


ll y a des jours où ça ne va pas comme on le voudrait pour marcher nordique. Pour le reste aussi d'ailleurs. On peut se lamenter, se faire peur, "faire avec", ou au contraire essayer de trouver quelques éléments auxquels se raccrocher pour finalement y trouver son compte.

C'est ce qui vient de m'arriver lors d'une sortie où le plaisir n'était exceptionnellement pas au rendez-vous, pour cause de blessure.


Aïe

Je me suis blessé en piquant un sprint pour attraper un train (que j'ai raté). Décidemment, je manque d'entrainement pour ce genre d'exercice. Résultat : Un peu mal en bas des mollets à l'arrivée, une démarche bizarre toute la journée et des efforts surhumains le lendemain pour faire quelques pas sans sortir de chez moi. Moi qui suis pourtant habitué aux blessures (jamais rien de grave en marche nordique) je suis incapable de savoir si c'était une contracture musculaire, en bas du mollet, ou une tendinite en haut du tendon d'Achille. Probablement un peu des deux. La tendinite aurait mérité un glaçage, la contracture musculaire de la chaleur, du coup je n'ai rien fait, juste du repos complet pendant 3 jours pour attendre que ça passe.

Point positif : Ca m'a permis d'avancer, tranquillement assis... sur d'autres sujets dont la préparation de la Viking NordicWalk & Trail que nous organisons avec mon club.


On y va !

Allez, on ne se laisse pas aller. Au quatrième jour, n'ayant presque plus mal, je ne peux résister à l'envie de reprendre mes bâtons. Pour ménager mes mollets et tendons, j'ai prévu une sortie longue mais toute en douceur.

Dès les premiers pas je sens que ça va être compliqué : la douleur arrive tout de suite, côté droit, et me fait clopiner. Stop ou encore ? Je continue en me disant que ça va peut-être aller mieux à chaud, tout en révisant mon objectif à la baisse : je ne ferai certainement pas la 20aine de km que j'avais prévue pour rattraper les kilomètres perdus cette semaine. Pour me soutenir le moral, j'ai choisi de marcher avec une playlist "Queens of soul", même si je sens bien que je ne serai pas le "King of nordicwalking" aujourd'hui.


Observer plutôt que subir

La douleur persiste, j'ai bien compris qu'elle ne me lâchera pas. Forcément, il est difficile de prendre le plaisir habituel, même avec une musique que j'apprécie dans les oreilles (enfin non, dans la tête avec mon casque à conduction osseuse). Mais je n'ai pas envie de me laisser pourrir la sortie par cette vilaine douleur. Alors plutôt que d'en être la victime, je décide d'en être l'observateur. Où ai-je mal précisément ? Quelle conséquence ? C'est à partir du talon jusqu'au milieu du mollet droit. Conséquence, mon pied droit s'est mis en sécurité et refuse de "dérouler". J'essaie de le convaincre de rester plus souple : rien à faire il ne veut rien savoir.

Points positifs :

Ca me rappelle un super souvenir : la fin de mon "marathon nordique" lors duquel j'ai terminé avec des pieds de plomb (un peu pareil) sans que ça n'entame mon plaisir ce jour-là. Autre conséquence positive, je prends pleinement conscience de l'efficacité du déroulé et de la poussée avec les pieds. C'est finalement lorsque quelque chose nous manque qu'on se rend le mieux compte de son importance. Je ressens que mon pas gauche est plus court que le droit (moins de poussée à droite, d'où le "clopinement"). A l'arrivée, je constaterai avec mes stats de sortie que j'ai marché un km/h moins vite que lors d'une sortie cool à cadence équivalente autour de 120 pas par minute. Alors c'est décidé : mon prochain centre d'intérêt quand ça ira mieux, ce sera la qualité de la propulsion avec les pieds. Voilà une idée à laquelle je me raccroche pour l'instant présent et peut-être une nouvelle source de progrès pour l'avenir.


Elles sont où les endorphines ?

Au bout d'une heure de marche, la douleur est toujours là, ni pire ni moins forte. Je me dis que les endorphines et autres dopamines, hormones secrétées par l'effort, auraient en principe dû la masquer un peu, sinon en venir à bout. Ce sont des alliées fidèles des sportifs d'endurance, mais pas aujourd'hui. Je jette un coup d'œil à ma montre cardiofréquencemètre : moins de 110 pulsations/minute. Ha oui, à ce rythme là je ne dois pas secréter grand-chose ! Je ne suis même pas dans ma zone d'endurance active, qui commence autour de 125.

Point positif :

A pousser moins, le cœur se la coule douce. Je vais donc m'offrir une séance cardio-repos.

Ca me fait penser que ça fait longtemps que je n'ai pas pratiqué la marche afghane. C'est le moment où jamais, tant pour me régénérer que pour m'occuper la tête en la détournant de sa fixette sur la douleur. Je me mets à compter, en suivant la musique, sur des rythmes 3-1-3-1 et 4-1-4-1 (inspire/apnée/expire/apnée). Magique ! En effet je pense moins à la douleur. Et au bout d'une dizaine de minutes, je la ressens moins. Est-ce une vertu antalgique que je viens de découvrir à la marche afghane ou simplement l'envie de m'en convaincre ? En tout cas le résultat est là, j'ai moins mal ! je vais donc pouvoir prolonger la sortie sans qu'elle devienne une galère.


Des membres solidaires

Dès le départ, je pousse (ou m'appuie !?) peut-être plus que d'habitude sur les bâtons pour soulager mes jambes. C'est dans les moments difficiles qu'on voit sur qui on peut compter, en l'occurrence aujourd'hui presque autant des béquilles que des bâtons de marche nordique.

Points positifs :

Là, j'apprécie particulièrement la quadrupédie. A partir du moment où je ressens moins la douleur avec ma séquence de marche afghane, je commence à me concentrer sur les bras, une autre façon d'oublier mon pied et mon mollet douloureux. Je suis très loin du "beau geste nordique", même si j'essaie de mettre un peu d'amplitude "en haut". Moi qui ai souvent du mal avec la rotation des épaules, j'essaie aussi de me relâcher au maximum, même si ce n'est pas facile dans ces conditions. Dans ce contexte différent, il me semble avoir une "révélation" : je constate, contrairement au schéma que j'avais en tête, qu'il ne s'agit pas de reculer l'épaule pour accompagner le bras derrière, mais que c'est parce que le bras pousse loin derrière sur le bâton que l'épaule doit reculer. Je me concentre là-dessus pour rentrer, encore un bon moment passé à penser à autre chose que mon pied.


Transformer un problème en opportunités

Je raccourcis ma sortie prévue, avec quand même une quinzaine de kilomètres effectués en tâchant de trouver les moyens de positiver, finalement dans des conditions acceptables. A défaut du plaisir de marcher ce jour là, voilà une sortie riche en découvertes et qui m'a fait envisager de nouveaux horizons pour les prochaines.

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page