COMPETITION : TOUT [RE]LACHER, BIEN RESPIRER
- Nordic Pat

- 10 oct.
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 oct.

Récit d'une expérience instructive et des plus agréables à l’occasion de la Rolinordik : Une belle manifestation 100% marche nordique.
Combiner l'envie de tester mon niveau de forme du moment tout en mettant en œuvre les acquis estivaux sur la respiration :
Un stage formateur OTOP® "Niveau 2, spécial respiration" avec Chantal Torresan + une retraite de NordicYoga® avec Thomas Faillat : où il est aussi de respiration, de conscience corporelle et de relâchement.
La Rolinordik

C'est une belle fête de la marche nordique avec une compétition chronométrée de 12 km et une randonnée non chronométrée de 7 km, organisée de main de maître par le VRAC (Val de Reuil Athlétique club), dans l'Eure en Normandie :
Un magnifique parcours dans la forêt de Bord qu'il faut rejoindre sur les hauteurs de la vallée de Seine : Des sentiers variés et un dénivelé sympathiques qui n'engendrent pas la monotonie.
Un temps radieux en cette fin septembre sous un magnifique soleil normand.
Des bénévoles souriants et attentionnés.
Un ravitaillement royal à l'arrivée
Une remise de prix largement dotée, y compris avec une remise de lots par tirage au sort, dans une ambiance chaleureuse. Sans oublier une bouteille de cidre ou de jus de pomme local offert à tous à l'arrivée.
Tout pour justifier le beau succès de cette 6ème édition, avec 250 marcheuses et marcheurs nordiques au rdv dont 105 finishers sur l'épreuve chronométrée.
Compétiteur occasionnel
Malgré un passé de compétiteur en course à pied (compétiteur un jour compétiteur "dans l'âme" toujours !?), il arrive un âge où les ambitions se font raisonnables. Pour autant, porter un dossard de temps en temps reste un bon moyen de motivation pour "pousser les feux", mais sans l'envie de "me faire mal" en ce qui me concerne : juste prendre du plaisir, retrouver les petits papillons à l'estomac sous une arche de départ et profiter des retrouvailles et des belles rencontres avec des ami.e.s nordiques.
Alors, mes "ambitions" lors d’une compétition de marche nordique : faire au mieux sans me mettre dans le rouge et, autant que possible, conserver une gestuelle propre, en propulsion, non pour respecter un règlement mais par respect pour l’esprit de la marche nordique. Et c’est tellement agréable !
Mon défi du jour :
Faire de mon mieux en termes de performance, par rapport à mes références sur ce parcours, tout en restant totalement relâché, sans pression, et "focus" sur la qualité de ma respiration. Je suis plutôt TRES satisfait quant au résultat :
Un peu moins rapide que lors de ma première participation 3 ans plus tôt : 7,5 km/h au lieu de 7,8 sur ce parcours sélectif, avec la fameuse "côte de la mort". Du Costaud !
Mais beaucoup moins fatigué : je suis arrivé "frais", sans essoufflement, j’aurais pu repartir pour un deuxième tour mais ça aurait été de la gourmandise. Il est vrai que je suis plutôt "adepte du long" en marche nordique.

Le verdict des chiffes (hé oui je suis toujours attentif aux stats) : là où ma fréquence cardiaque moyenne sur les 12 km était de 147 pulsations/minute la première fois, elle n’a été que de 129 celle-ci, sans presque jamais passer dans le rouge !
Les secrets d'une respiration efficace
Une pratique régulière dans le prolongement des conseils de l'été de Chantal et Thomas :
Respiration complète : abdominale, thoracique basse et thoracique haute.
Inspiration nasale, la plupart du temps.
Cycles d'inspirations/expirations posés, fluides, au rythme des pas : 3/3 la plupart du temps, 4/4 en augmentant la cadence sur le plat ou en légère descente, 2/2 voire 1/1 dans les montées, avec une "respiration partagée" (nasale+buccale) dans les grosses côtes.
Respiration de récupération en haut des côtes et relances en mode marche afghane pour une régénération rapide et faire redescendre le rythme cardiaque.
Un constat édifiant : Là où j'entendais souvent souffler fort autour de moi, ma respiration est restée parfaitement calme et discrète.
Au fil des 12 kilomètres de la Rolinordik

Difficile de se faire une place aux avant-postes sous l'arche de départ, alors je ne joue pas des coudes et me positionne tranquillement dans le peloton.
C'est parti, en rejoignant tout de suite un petit sentier étroit qui sort du magnifique stade Jesse Owens. Impossible de dépasser là, je vois les premiers qui commencent déjà à prendre le large.
Nous arrivons ensuite sur une portion goudronnée qui nous emmène à l'entrée de la forêt. C'est le seul point négatif, pour moi qui ait horreur de ça, mais c'est incontournable. Je ne sais pas me propulser sur du bitume, alors j'adopte ma technique habituelle dans ces conditions : je me place au bord de la route pour pouvoir piquer et pousser sur un seul bâton sur le bas-côté herbeux, l'autre reste en l'air. Oui je sais, c'est pénalisable.
En retrouvant des chemins adaptés à la marche nordique, nous attaquons la montée dans la forêt. Quel plaisir, je remonte régulièrement sur des concurrents qui s'étaient mieux positionnés que moi. Mais une douleur musculaire s'installe dans mes jambiers, devant les tibias. Tiens, je la connais bien, ça se produit lors de départs trop rapides sans échauffement suffisant (voir plus). Je me suis pourtant échauffé très sérieusement, c'est peut-être dû au fait d'avoir "mal marché" sur la portion de bitume. Pas grave, je sais que ça va passer, mais cela pénalise la fluidité de ma démarche. Et en effet ça passe au bout de quelques minutes, c'est reparti, une fois arrivé sur la première portion de plat peu après le deuxième kilomètre.
Là, ce n'est que du bonheur, je marche parfaitement relâché, en amplitude, je contrôle ma respiration en passant du tempo 3-3 au 4-4, "pour voir". Facile ! Je me dis que je pourrais accélérer en augmentant la cadence, mais à quoi bon ? J'ai le sentiment que ce serait au détriment de la qualité de ma gestuelle et du plaisir que j'y prends. Alors je continue comme ça, sans chercher à rattraper les petits groupes de compétiteurs que je vois quelques dizaines de mètres devant moi. J'entre en mode marche afghane (3-1-3-1) et je constate que mon rythme cardiaque s'apaise, en bas de ma zone d'endurance.
J'arrive au pied de la "côte de la mort", courte (environ 400 m), mais vraiment pentue. Même pas peur ! Je ne baisse pas la tête pour l'affronter. Je réduis l'amplitude de mes pas, pousse fort sur mes bâtons et j'adapte ma respiration : 2-2 puis 1-1 en passant en respiration partagée, par le nez et par la bouche. Et là, je dépasse les concurrents que j'avais en point de mire, haletants et suffoquants, pas moi.
Arrivé en haut, je prends quelques grosses inspirations, poumons pleins, et expire vigoureusement. Je retrouve très vite un souffle tranquille et relance en marche afghane. Je me retrouve rapidement à nouveau en parfaite aisance. Le trou s'est creusé par rapport à celles et ceux que j'ai dépassés dans la côte, je ne les reverrai pas. Le "coup de boost" m'a été profitable : j'effectue juste après mon km le plus rapide à 8,3 km/h de moyenne. Les kilomètres et le dénivelé s'enchainent, dont une deuxième montée du même type que j'aborde de la même façon.
Toujours à l'aise, je maintiens la cadence sur le chemin du retour en me rapprochant d'autres groupes de marcheurs, toujours sans chercher à les rattraper, je reste dans ma bulle, j'y suis trop bien.
L'éternel sujet des "marcheurs nordiques qui n'en sont pas", en compétition non jugée
Je constate qu'un marcheur sur qui je reviens progressivement est un marcheur rapide… mais pas nordique. Il fait partie d'un club de marche nordique polonais, venu au Val de Reuil dans le cadre d'un jumelage. Il est bien équipé d'une paire de bâtons de marche nordique… qu'il ne pose quasiment jamais à terre, aucune propulsion donc. Je ne peux pas croire que ce soit autorisé dans le règlement de marche nordique en Pologne ni que, avec la belle tenue de club qu'il arbore, il ne le connaisse pas. Mais bon, comme le classement n'est pas ma priorité ça ne m'émeut pas plus que ça.
D'ailleurs je ne suis moi-même pas irréprochable : sur la portion de bitume que je retrouve pour rentrer au stade, j'adopte à nouveau ma technique de "poussée unilatérale" qui me vaudrait probablement une pénalité sur une compétition jugée… mais je pousse, fort, même avec un seul bras !

Je "lâche les chevaux" pour terminer, à 8,5 km/h, toujours attentif à ma gestuelle sur le petit chemin où personne ne me gêne cette fois avant l'entrée dans le stade. Je passe la ligne d'arrivée, frais, heureux du devoir accompli et du plaisir pris sur tout le parcours. Le speaker m'annonce que je suis le premier dans ma catégorie et me donne rdv pour le podium.
Je n'y montrai pas : les médailles sont décernées pour 2 catégories d'âge à la fois (normal vu le nombre catégories à célébrer). Dans celle des M6/M7, j'ai été devancé par des "petits jeunes" de la soixantaine. Pas de frustration, le plaisir pris tout au long de l'épreuve vaut bien plus qu'une médaille. 20ème au scratch sur 105, dans ces conditions, ça me va bien. Que du bonheur !
Encore une illustration du fait qu'on n'a jamais fini d'apprendre et de progresser même si la finalité n'est pas forcement un chrono ou un classement sur une compét.
NordicPat Octobre 2025




Salut NordicPat
Bravo pour ta perf!
Et dans les descentes quel rythme ?
En marche afghane c'est un différentiel de 2 entre l'expiration et l'inspiration toujours par le nez...3/5,4/6,5/7...
Si tu veux te dépayser tu peux t'inscrire à la Roanne/Thiers . Cette année c'est la 100 ième
Oui ce n'est pas de la marche nordique...mais tu peux venir avec tes bâtons
Oui il y a "un peu de goudron" mais pas que et avec ta technique tu ne risques pas la disqua
Départ à minuit, le 6 décembre ambiance assurée !..
L'an dernier conditions dantesques: 400 abandons
Un défi à relever contre soi-même