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Quel(s) avenir(s) pour la marche nordique V2 ?



Cette question suscite manifestement beaucoup d'intérêt auprès des marcheuses et marcheurs, le post étant entré au top 3 des plus consultés dès les premiers jours. Voici donc une version enrichie par de nombreux échanges et réflexions complémentaires.



La marche nordique fait face (au moins en France) a une situation paradoxale. D’un côté une évolution spectaculaire du nombre de pratiquants, de l’autre des polémiques et de nombreuses critiques sur le déroulement des compétitions. C’est peut-être un crise de croissance qui appelle une réflexion sur son avenir.

Je suggère en fait de s’interroger sur l’avenir des différentes formes de pratique.


On connait les deux grandes tendances : la marche nordique sport-santé et la marche nordique en compétition.

Pour la première, il me semble préférable d’élargir la définition : "loisir sport-santé, bien-être et plaisir". Au-delà des bienfaits reconnus sur la forme et la santé, la marche nordique est aussi un facteur de bien-être tant pour l’esprit que pour le corps. Le plaisir de retrouver les compagnons est une motivation essentielle pour la plupart. La proximité avec la nature apporte le bol d’air que beaucoup apprécient. Des marches solitaires peuvent aussi être une belle occasion de méditation au contact de la nature. En tous cas c’est, de loin, cette marche nordique-là qui intéresse le plus grand nombre de marcheuses et marcheurs.

La marche nordique en compétition suscite quant à elle de vives critiques sur la pratique de nombreux concurrents et la capacité à faire respecter des règles. Faut-il pour autant y mettre fin ?

L'avenir ?


L’avenir de la marche nordique « populaire », dans le sens positif du terme, parait tout tracé. Il est juste important de conserver sa spécificité par rapport à la randonnée : un minimum de dynamisme dans la pratique et surtout l’application des fondamentaux de la technique pour conserver tous les avantages qu’elle présente sur la plan physique.

Celui de la compétition officielle parait plus incertain. La FFA est de mon point de vue confrontée à un choix : soit trouver les moyens de mieux faire respecter les règles, soit les alléger en prenant en compte la réalité des pratiques dans les pelotons. Quel est le bon choix ? Je n’en sais rien.

Quelles pistes pour des alternatives aux pratiques courantes


Bien évidemment, il ne s'agit d'abandonner les formes de pratique de la marche nordique que nous apprécions tant. Il est simplement question d'explorer quelques pistes pour varier les plaisirs et, peut-être, enrichir et diversifier une activité encore jeune promise à un bel avenir.


Les compétitions non labellisées FFA.

Je pense notamment aux compétitions qui se développent de façon quasi systématique dans le cadre d’organisation de trails. Contrairement aux compétitions officielles (le plus souvent sur une boucle à parcourir plusieurs fois pour limiter le nombre de juges) elles se déroulent sur un parcours d'une seule boucle offrant la surprise de découvrir des passages variés. Certes la technique de la plupart des participants a de quoi faire hurler les puristes. Et il n’y a pas de juge pour distribuer des cartons. Et alors ? Si cela peut donner le plaisir de porter un dossard et "se défoncer" le temps d’une course, même si on n’a pas de licence compétition, est-ce vraiment si grave ? Evidemment, le podium n’a pas beaucoup de sens… ni d’importance d’ailleurs dans ce cas. Peut-être faudrait-il faire appel de façon plus prononcée au fair-play des participants pour juste leur demander de ne pas courir ou trottiner en conservant toujours un pied et un bâton au sol, quitte à fermer les yeux pour ceux qui ne passent pas la main derrière la hanche et ne connaissent même pas les "subtilités de la technique officielle".

Les marches nordiques longue distance.

On peut aussi penser à une autre évolution, que j’appelle de mes vœux, où l’endurance et la beauté des parcours ont plus d’importance que le chrono et le strict respect d’un règlement. Cela peut s’envisager sous forme de parcours chronométrés ou pas, ou encore à allure régulière imposée de type Audax, initié depuis longtemps par les cyclistes et les randonneurs.

Faute de beaucoup de propositions existantes aujourd'hui, on peut aussi envisager de s'aligner sur des trails longue distance où les bâtons ne sont pas exclus. Il est interdit de courir sur une compétition de MN, mais pas de marcher sur un trail !!! L'enjeu est alors de passer les barrières horaires dans les temps impartis. A vérifier avant de s'inscrire !

Une sortie longue distance peut aussi tout simplement être organisée au sein de son club, dans un esprit purement convivial, sur une journée avec une pause pique nique par exemple. Pourquoi pas en organisant un covoiturage avec des voitures au départ et à l'arrivée. Une belle occasion de découvrir de nouveaux horizons !


La compétition en équipe

Certaines compétitions proposent des challenges club, qui sont en fait la juxtaposition des performances individuelles. On pourrait aussi envisager par exemple des duos mixtes (ou pas) où les deux doivent arriver ensemble. Pourquoi pas aussi imaginer des vraies courses par équipe (par exemple de 4), comme en cyclisme sur piste, en retenant le temps du 4ème. Une belle façon de faire jouer la solidarité en dosant un effort collectif et en soutenant chacun lors de ses "coups de mou" !?


Des formes de pratique différentes

Des pratiques comme le Nordic’Fit, le Nordic'Relais ou le fractionné sont des apports intéressants aux entraînements -techniquement et physiquement- qui permettent aussi de sortir de la routine.

Le BungyPump et même le Nordic'yoga permettent éventuellement de varier les plaisirs en découvrant d'autres sensations.

La pratique de la marche afghane peut aussi être une belle façon de travailler sur la respiration en coordination avec les pas. Par exemple 3 pas pendant l'inspiration – 1 pas les poumons pleins – 3 pas pendant l'expiration – 1 pas les poumons vides. Cette technique avec des mini-apnées permettait, parait-il, au caravaniers afghans de parcourir 60 km par jour pendant une dizaine de jours consécutifs !!!


D’autres formes de pratique sont certainement à inventer.

Notamment pour attirer un jeune public -certainement le défi essentiel pour la marche nordique aujourd’hui- en intégrant une dimension plus ludique. Ce serait peut-être une façon de mettre le pas à l'étrier d'une pratique sportive pour des enfants ou ado, rebutés par le sport, notamment pour ceux -trop nombreux- en surpoids pour qui l'idée même de courir représente une galère.

Un appel à la créativité pour les clubs et fédérations !

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