Belles satisfactions et petites déceptions à la Sweet Home Nordique

Bonne nouvelle, celle de la reprise d'un championnat de Normandie en marche nordique en 2025. Une première depuis bien longtemps ! Autre bonne nouvelle, encore meilleure de mon point de vue, l'annonce d'un challenge régional qui a aussi pour ambition de récompenser les belles gestuelles, en plus des meilleurs chronos. La première épreuve à Cabourg.

Compétiteur occasionnel

Bien que plutôt amateur de belles sorties cool, éventuellement de marches au long cours (marathon de Bagnoles de l'Orne, 100 km de Fougères) et de découvertes en itinérance dans des environnements dépaysants (Chemin Stevenson, tour du lac de Serre-Ponçon, Treks au Maroc, traversée de la Réunion), je ne rechigne pas à participer de temps en temps à une compétition. Sans ambition de podium, c'est malgré tout une bonne façon de me motiver pour sortir -un peu- de ma zone de confort, de renforcer mes entrainements pendant quelques semaines. La constante, c'est de conserver une gestuelle nordique "propre".  Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette occasion, à la fois pour tester mon état de forme, valider ma technique sans prendre de pénalité et, si possible, glaner quelques points pour le challenge de la gestuelle.

De belles satisfactions.

La première, c'est d'avoir à peu près tenu mon objectif personnel de 8 km/h de moyenne sur les 4 tours de ce parcours de 10 km. Un tracé roulant dans les jardins de l'hôtel club du Sweet Home, malgré une belle "grimpette", courte mais bien pentue à gravir 4 fois.

La deuxième, c'est d'avoir effectué ces 10 km en totale décontraction, sans jamais entrer dans le rouge. A une fréquence cardiaque moyenne de 129 pulsations/min, je ne me suis vraiment pas "fais mal". Encore une vérification des bienfaits d'une respiration nasale posée et de la technique de récupération, expérimentées en stages avec Chantal Torresan (OTOP®) et  Thomas Faillat (Nordic'Yoga ®).

Autre satisfaction et non des moindres, celle de retrouver des ami.e.s, des connaissances et des personnes qui viennent à ma rencontre pour me remercier de mes partages. Trop content d'échanger ne serait-ce que quelques minutes à ces occasions. Je ne vais citer personne de peur d'en oublier, ils.elles se reconnaitront.

Quelque déceptions

Moi qui était là d'abord pour "bien marcher", le croiriez-vous, j'ai subi une pénalité !!! J'ai honte ! Le terrain était très agréable, parfait pour marcher nordique, pour l'essentiel sur gazon. Mais lors du passage d'une allée en bitume perpendiculaire, à quelques centaines de mètres de l'arrivée, j'ai machinalement levé mes bâtons pour la traverser.  Eh oui, mes bâtons sont allergiques au bitume ! Résultat : un stop du juge qui se trouvait juste après. Rien à dire quant au respect du règlement je sais que c'est interdit… je n'ai donc rien dit en attendant qu'il me libère de ma minute de prison. Mais dur dur quand même dans "l'esprit". Dommage de juger juste à cet endroit là, sur 2 ou 3 mètres, ça me fait penser aux radars piégeux au bord de la route.

A une minute près, ça me coûte une troisième place au classement dans ma catégorie, celle des anciens. Pas grave, ce n'est pas ce qui me motive, de toute façon il n'y avait pas de podium par catégorie, et je suis loin au scratch. Mais pour mon objectif personnel cela fait chuter ma moyenne programmée de 8 km/h à 7,9 !!!

Une technique pas aussi au top que je pensais.

J'ai eu l'occasion de voir des photos et vidéos de ma compétition. Alors que j'avais un excellent ressenti par rapport à ma gestuelle, avec une sensation de fluidité, je constate qu'elle n'était pas si excellente que cela.

Je pense qu'à Cabourg, ma gestuelle ne serait pas pas passée sous le radar du regard acéré de Roland Zede, grand apôtre de la gestuelle OTOP®, que j'adore. Cette première photo ici, qu'il avait prise à l'occasion de l'ENW à Albi l'avait satisfait, mais ça ne sera certainement pas le cas des autres à Cabourg :

Une amplitude des bras plus limitée, bien que sans risque de pénalité pour défaut de poussée. Et de fait, j'ai eu le sentiment de bien pousser sur mes bâtons sur tout le parcours.

Beaucoup plus gênant en revanche : alors que je suis toujours attentif à une bonne synchronisation de la pose de mon bâton et du pied avant, je constate avec effroi que cela n'a pas été vraiment le cas, ce dont je ne me suis pas du tout aperçu en marchant. C'est pourtant flagrant sur certaines photos.  Bon, il est clair qu'en compétition, la technique diffère en raison la recherche de vitesse, plus en cadence et moins en amplitude. Je me rapproche là de nombreux compétiteurs, emportés par la volonté d'aller vite. Ce n'est pas vraiment pénalisé sur les compétitions en France mais ce n'est pas ce que je recherche. Promis, je vais tâcher de corriger ça quand même.

Le prix de la plus belle gestuelle n'a pas été décerné, faute de pouvoir tomber d'accord assez rapidement entre les juges selon l'explication de j'ai eue. Bon, de toute façon il n'aurait pas été pour moi.

Du travail pour les juges

Ils n'ont pas un métier facile mais ils ont bien travaillé à Cabourg. Pas de pluie ce jour là en Normandie mais ce sont les pénalités qui ont plu ! Les disqualifications aussi, et c'est bien normal : la technique de certains compétiteurs faisait mal au yeux.

De mon point de vue il y aurait pu en avoir encore beaucoup plus avec une application stricte du règlement pour tout le monde (en plus de mes pointes levées lors du passage sur le bout de bitume).

Il y a un vrai souci de mon point de vue pour l'équité dans l'attribution des pénalités : Le fait d'arrêter un concurrent, pendant une minute devant un juge en laisse passer bien d'autres, qui en mériteraient tout autant. Je ne suis pas dans les instances de la FFA, mais il me semble que le système des tours de pénalités, comme en biathlon, éviterait ce souci. Evidemment, c'est plus compliqué en termes d'organisation.

Une autre solution toute simple consisterait à soustraire la ou les minutes de pénalité du temps officiel. Mais, certes, dans ce cas les premiers à l'arrivée ne seraient pas forcement les premiers au classement.

Pas simple !