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Le Mieux, ennemi du Bien !?

Dernière mise à jour : 7 nov. 2022

C'est souvent vrai dans beaucoup de domaines, en marche nordique aussi. Parfois en voulant trop bien faire, obnubilé par un objectif ou une difficulté, on se met un grosse pression. Au mieux on ne fait pas vraiment mieux, au pire on fait bien pire ! Je viens de faire quelques constats récents qui m'ont confirmé ça.


Exercice technique

Lors d'une sortie club, notre coach a décidé de profiter d'une belle allée pour un peu de travail technique, c'était au programme du jour avec le groupe des plus "aguerris". Certes la gestuelle n'est pas toujours parfaite pour tous mais le tout le monde évolue facilement entre 6 et 6,5 km/h pendant une dizaine de kilomètres en toute aisance. Côté technique, comme souvent, c'est la propulsion qui pêche pour beaucoup : pas vraiment de poussée sur les bâtons, main qui ne passe pas franchement derrière la hanche, pieds pas trop actifs non plus. Des grands classiques chez les "marcheurs loisir", parfois chez les autres aussi ! Le coach demande de poser les bâtons et faire un aller-retour sur quelques dizaines de mètres en déroulant les pas et en montant le plus haut possible sur l'avant pied. Tout le monde fait ça parfaitement. Tchong tchong tchong, une bande de zébulons dans la forêt ! Bravo, mais le but en marche nordique n'est pas d'aller mettre des coups de tête aux branches là-haut. Alors on refait la même chose mais cette fois en poussant non pas vers le haut mais vers l'avant. Ça c'est top, les têtes restent sur un plan horizontal et voilà une belle propulsion avec les pieds. La démarche est parfois un peu bizarre mais c'est pas mal dans l'ensemble, les pas se sont allongés par rapport à l'habitude.

La marche nordique ça se fait avec des bâtons, alors on les reprend et on va maintenant les utiliser pour contribuer à accentuer la propulsion. Bien pousser, loin derrière, pour augmenter au maximum l'amplitude des pas. Aller, on s'applique ! Et là… catastrophe. La plupart des marcheuses et marcheurs, habituellement à l'aise avec leurs bâtons, se mettent à ressembler à des pantins malhabiles, tout raides avec des membres en bois. Se concentrer à la fois sur les pieds et sur les bras, ça fait des nœuds au cerveau apparemment. Un gros effort de concentration devant l'œil du coach, et voilà que ça se crispe. Ce qui devrait une belle marche ample et efficace devient un mouvement artificiel, sans aucune fluidité.


Mais qu'est-ce que j'ai fait !?

J'ai pour ma part eu un choc en visionnant la vidéo que m'a envoyée Béatrice Ranchon à l'issue du stage effectué dans l'Orne avec mes ami(e)s de la FSGT61 (voir A la recherche de la ligne de main de Béatrice Ranchon). J'ai trop honte pour vous la montrer. J'ai voulu mettre le paquet avec une marche "engagée", bras toniques loin devant et loin derrière. Hop hop hop, ça pulse ! Et là… catastrophe aussi : je fais des grands gestes avec les bras, pas de souci avec l'amplitude, mais il n'y a aucune vraie propulsion. Pire, dans la précipitation mes bâtons posent bien après mes pieds. Aucune chance donc de pouvoir pousser correctement de façon synchronisée. Envie de trop bien faire en donnant le maximum, ce n'était pourtant pas la consigne ! Il suffisait de marcher naturellement.

J'avais déjà fait la même erreur lors d'une séance technique chez moi avec coach François. Aller, là je vous montre une photo : mon pied va poser bien avant le bâton et en plus, là je ne suis pas sûr que mon bras gauche va se déplier pour pousser à fond.



Tout le temps au taquet

Un des marcheurs du club a pour habitude d'être toujours "à donf", souvent loin devant, en marche rapide avec des bâtons et non en marche nordique. Impossible pour lui de marcher cool. Il a "la caisse" mais incapable d'appliquer une belle technique de marche nordique malgré ses efforts. Son but de se défouler sur chaque sortie est probablement atteint, mais une motivation excessive à se donner à fond ne lui laisse aucune chance de pouvoir progresser techniquement, ni même physiquement : un entrainement bien construit se fait sur une grosse base d'endurance à un rythme tranquille, avec des variations de rythmes à différentes intensités. A vouloir marcher trop vite, on en oublie l'essence de la marche nordique.


Une grosse séance pour se rassurer

Ce marcheur nordique inscrit à un semi-marathon en marche nordique a jugé bon de faire une grosse séance en "donnant tout", quelques jours avant la compétition. Avec ça il pense arriver au top de sa condition sur la ligne de départ. Grossière erreur, il s'est cramé et a terminé à l'agonie.



L'œil et les conseils du coach, la vidéo, la motivation sont des outils bien utiles pour progresser. Mais se mettre une pression inutile ou mal gérée, c'est le meilleur moyen de stagner, voire régresser. Mieux vaut donc mette un pied devant l'autre, tranquillement, parfois lâcher prise, tout en restant attentif. Marcher en conscience (on fait attention à ce qu'on fait) et en relâchement (on reste souple, naturel) , c'est certainement un duo gagnant pour bien marcher nordique... et peut-être mieux à force de répétition.

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2 Comments


To Enjoy-life
To Enjoy-life
Nov 08, 2022

Marcher Nordique c'est intégrer 10 phases techniques (c'est comme ça que je l'ai appris et que je le démultiplie à l'occasion), dont certaines sont inconscientes depuis toujours, mais expliquées et décortiquées dans un but d'efficacité. A cela se rajoutent toutes les techniques pour penser, comprendre et ressentir la pleine conscience. Et entre les deux on va glisser et tester les différentes techniques respiratoires. Je pense qu'une nouvelle fois tu as publié un bel article. "Le mieux est l'ennemi du bien" à vouloir gagner des secondes voir des minutes !!! Quelle que soit les sites ou les pages, ce qui ressort aujourd'hui en grande majorité (à quelques rares exceptions) ce sont des podiums et des temps... Jusqu'à augmenter la longueur des bâton…

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Fab68du76
Nov 07, 2022

Bonjour. Et en plus on marche "crispé". J'ai remarqué que à vouloir faire trop bien les épaules en particulier sont bien trop hautes et pas suffisamment relâchées. On y perd de l'amplitude et du plaisir.

Fabrice

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